MONTEVARCHI ET LA RELIQUE DU SAINT LAIT - Musée de la Collégiale

Guido Guerra offre la relique du Saint Lait aux autorités de Montevarchi devant les murailles de la ville (que l'on voit à droite), par ANDREA DELLA ROBBIA Personnellement, j'aime beaucoup ce bas-relief qui ornait la façade de la collégiale. Les blasons de Montevarchi sont soutenus par des putti. La présence des lys de France dans les armoiries de la ville est un privilège accordé par Charles d'Anjou pour remercier les habitants de l'avoir soutenu avec 400 cavaliers dans sa lutte contre Manfred, roi des deux Siciles, à la bataille de Benevento (1266). Charles d'Anjou a participé aux septième et huitième croisades aux côtés de son frère Saint Louis (Louis IX). Dans ce bas-relief, Andrea illustre le retour des armées de la Terre Sainte et la remise de la relique du Saint Lait de la Vierge par le comte Guido Guerra. Selon la tradition, cette goutte de lait, aujourd'hui cristallisée, serait tombée des lèvres de l'Enfant Jésus lors de la fuite en Égypte_ Charles d'Anjou est agenouillé derrière Guido Guerra, le casque à la main. Son manteau est décoré du lys de France. Guido Guerra est un des membres de la fameuse famille des Guidi. Cet épisode illustre la complexité de la vie politique à l'époque, car Guido Novello, fils de Guido IV, est le Vicaire Général du Roi Manfred en Sicile. Un de ses cousins le combat donc aux côtés de Charles d'Anjou. Sur les Guidi . La remise de cette relique a dû revêtir une importance capitale pour les habitants de Montevarchi. Dès 1270 d'ailleurs une congrégation est créée pour entretenir le culte da Saint Lait; elle prend en 1468 le nom de Fraternité. Ce sont ses dirigeants qui ont commandé le Tempietto à Andrea della Robbia. Elle existe toujours et la plupart des objets exposés dans ce musée lui appartiennent. Au Moyen Âge, le signe corporel a une énorme importance. À défaut de ce signe, la réalité demeure imparfaite, inachevée, défaillante. Cela explique, en partie au moins, l'importance des reliques. On sait, par exemple, que Louis IX a payé une somme fabuleuse pour l'époque, pour l'achat d'un fragment de la croix du Christ et d'Em peu de lait de la Vierge. Pour en savoir plus sur les reliques. Le fond des oeuvres d'Andrea s'anime sauveur de motifs pittoresques et le paysage prend une importance de plus en plus grande. Dans cette composition, Andrea a ainsi réparti ses personnages en trois groupes qui se distinguera les uns des autres par les seconds plans : des lances à gauche, un baldaquin au centre et les murs d'une ville à droite. La partie de gauche es` admirable. Les hachures obliques et parallèles des lances sont du plus bel effet. Le procédé, déjà bien connu de Duccio, a été souvent utilisé par Uccello et Vélasquez, par exemple. Les deux chevaux semblent surgir de l'ensemble. Il y a dans cette partie de ]'oeuvre une manière beaucoup plus moderne de rendre le mouvement, très différente de la procession de droite, plus fidèle à la tradition. Derrière le prêtre qui reçoit la relique, une tête ridée est manifestement un portrait. Ce visage marqué par l'âge serait, pense-t-on généralement, un autoportrait d'Andrea.

Carolina Rindi


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